Notre Industrie mérite mieux que des discours

Aujourd’hui, se revendiquer pro-industrie est à la mode. Territoires, élus, campagnes politiques : tout le monde célèbre la réindustrialisation. Alors rappelons-le clairement : ici, en Lorraine, l’Industrie est déjà une réalité. Avec près de 20 % des emplois liés à l’Industrie, contre 13 % au niveau national, nous portons une force productive essentielle pour notre territoire et pour la France entière.

Et pourtant, l’actualité récente nous alerte gravement : des sites disparaissent, comme Novasco à
Hagondange ; des filières stratégiques vacillent.


Pendant que certains se félicitent de la réindustrialisation, les faits, eux, contredisent les discours :
alourdissement des coûts, inflation normative, incertitudes sur l’apprentissage… et demain peut-être de nouvelles taxes qui frapperaient directement la masse salariale de nos sites.

Ce décalage est insoutenable. Comme l’a rappelé Éric Trappier :

« On ne peut pas saluer l’Industrie d’une main et creuser sa tombe de l’autre. »

Nous sommes à un tournant stratégique : l’Industrie doit rester une priorité nationale, une force : notre souveraineté en dépend. Alors, nous, industriels de l’UIMM Lorraine, nous ne demandons pas des discours supplémentaires. Nous demandons des décisions et des actes qui rendent possible ce que tout le monde dit vouloir. Produire en France. Investir en France. Recruter en France.

Quatre décisions doivent être prises sans attendre

Produire en France coûte déjà cher. Cela ne peut plus être aggravé par des taxes qui pénalisent nos usines. Aujourd’hui encore, plus de 10 milliards d’impôts supplémentaires planent au-dessus des entreprises (mesures budgétaires en débat), alors que la suppression de la CVAE n’est même pas achevée.

Nous demandons une fiscalité qui devienne un levier de compétitivité :

  • Réduire les impôts de production, qui pénalisent avant même de produire ;
  • Alléger durablement les charges industrielles, pour dégager de la capacité à investir et innover ;
  • Garantir une stabilité fiscale sur la durée des investissements, pour sécuriser les projets et l’emploi.

Sans compétitivité, il n’y a pas de réindustrialisation.

La France ne peut pas se contenter d’importer ou d’assembler des produits conçus ailleurs.
La valeur ajoutée doit être créée ici, dans nos usines, par nos équipes : ouvriers, ingénieurs,
techniciens,… Et cela suppose tout autant la capacité de produire que la capacité d’innover.

Nous demandons que l’argent public (aides et Crédit d’Impôt Recherche) serve d’abord l’appareil productif et l’innovation industrielle, en soutenant ce qui fait notre souveraineté :

  • Accroître les capacités de transformation et de R&D pour garder la valeur sur nos territoires
  • Moderniser nos équipements pour gagner en performance ;
  • Développer nos lignes de production.

Produire ici. Innover ici. Décider ici.

Trop d’usines s’implantent ou s’agrandissent ailleurs. Pas faute d’atouts, mais parce qu’il est plus simple d’investir hors de France. Délais interminables, autorisations en cascade, normes qui s’empilent et changent sans cesse… La simplification promise n’est jamais arrivée.

Nous demandons donc une action immédiate pour libérer les projets :

  • Des réponses rapides : un projet industriel n’attend pas. Un moratoire sur les normes ;
  • Des procédures unifiées, des délais garantis, des décisions lisibles ;
  • Davantage de pouvoir aux territoires, pour valider rapidement les implantations et extensions.

Chaque mois perdu ici, ce sont des emplois créés ailleurs.

Former plus et mieux, c’est la première condition d’un renouveau industriel. L’apprentissage est le chemin le plus court entre la salle de cours et l’atelier : il répond à nos besoins et ouvre une vraie perspective d’avenir aux jeunes.

Nous demandons de sécuriser et renforcer l’effort pour le développement des compétences :

  • Pérenniser et amplifier les financements et exonérations pour former davantage d’apprentis ;
  • Renforcer l’orientation vers les métiers industriels, pour répondre aux besoins de recrutement du territoire ;
  • Donner aux entreprises les moyens de faire évoluer les compétences des salariés, pour accompagner par exemple les transitions technologiques.

L’Industrie se construit par ses talents.

Choisir l’Industrie, c’est choisir la défense de notre économie et de notre modèle social. Nous ne pouvons plus attendre.

Parce que l’Industrie, ce sont des emplois qualifiés, des innovations utiles, des carrières solides et un avenir offert à nos jeunes.
Parce que quand l’Industrie recule, nos territoires s’appauvrissent et notre économie s’affaiblit.

Nous, Industriels de l’UIMM Lorraine, avec nos salariés, nos jeunes et nos territoires, sommes déterminés à maintenir l’Industrie au cœur de notre avenir.

Statu quo des discours ou sursaut collectif concret en faveur de l’Industrie : quel est votre choix ?

En agissant maintenant, nous renforçons notre territoire, nous créons de la valeur et nous gardons ici le pouvoir de décider pour nous-mêmes.

Produire en France n’est pas un slogan.
C’est une décision. C’est un combat. C’est maintenant.

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