Rebond Industriel : 12 engagements pour la Lorraine !

REBOND INDUSTRIEL

Nous voulons être acteur de notre avenir et force de propositions structurantes. Nous nous engageons pour assurer le rebond de l’industrie lorraine sur nos territoires : tel est l’objet de cette Charte du Rebond Industriel.

Il s’agit de faire vivre une Région qui ne doit plus à nouveau être sinistrée. Nous voulons défendre nos intérêts, au sens noble du terme, les intérêts des industriels, les intérêts de leurs salariés, les intérêts de la Lorraine et les intérêts des Lorrains. C’est à nous industriels, de prendre notre destin en main, ici, dans nos territoires. Autour de cette charte nous formerons un groupe qui pèsera dans l’avenir de la Région.

La reprise de l’industrie dans le Grand EST

Vous souhaitez vous engagez également ? Prenez contact !

Source : UIMM Lorraine – 2 mai 2020.


Engagement N°1 : ATTRACTIVITÉ ECONOMIQUE

  1. Nous voulons développer l’attractivité économique du Grand Est en faisant évoluer le SRDEII* ainsi que le COT** régional. Et ainsi en dégager des mesures à mettre en œuvre dans les 3 mois.

  2. Une étude sur l’attractivité industrielle du Grand Est a été réalisée par le Bipe à la demande du CRI***. Elle met en exergue les particularités de la région, qu’il s’agisse de forces ou de faiblesses. En croisant ses résultats avec d’autres données disponibles dans la région, nous proposons d’en extraire des axes de travail prioritaires et des propositions.

*schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation

**contrat d’objectif territorial

***Comité Régional Industrie Grand Est

Engagement N°2 : BASE DE DONNÉES EXPERTISES INDUSTRIELLES RÉGIONALES

  1. Nous souhaitons établir un inventaire des domaines d’expertise et des capacités industrielles en Lorraine. Notre objectif est de mettre en lien au niveau régional les capacités industrielles et les besoins.

Aujourd’hui des entreprises en capacité de produire ont perdu beaucoup de commandes. Pour un Rebond Industriel, leurs dirigeants nous sollicitent pour faire connaître leurs savoir-faire, leurs équipements, leurs disponibilités pour produire des pièces.

Nous nous engageons à construire une banque de données qui permettra à tout un chacun de savoir qui dans son territoire, dans sa région est capable de faire quoi.

Avec l’appui des branches professionnelles, avec l’aide de start’up, des universités, des écoles, nous créons un outil simple et efficace d’accès à ces informations. Grâce aux consultations de cet outil nous identifions les domaines de compétences fortes à soutenir. Et également ceux insuffisamment développés qui devront être renforcés et soutenus par des politiques appropriées.

Pour en faire quoi ?

Cette base de données permet aussi d’identifier les entreprises qui ont la capacité à produire, assembler tout ou partie d’éléments essentiels pour faire face à des crises sanitaires (respirateurs, masques, gels, gants, blouses, équipements médicaux…). Ces entreprises seront sollicitées pour réaliser des échantillons de ces éléments pour valider leurs processus. En cas de crise sanitaires elles pourront donc être rapidement opérationnelles pour produire localement et dans les plus brefs délais ces éléments. Les compétences de leurs salariés pour réaliser ces activités seront maintenues et accrues par des formations et des exercices pratiques aidés.

Enfin, nous agissons pour que les chefs d’entreprises acceptent de collaborer massivement à la constitution de la base de données.

Engagement N°3 : NOUVELLES IMPLANTATIONS INDUSTRIELLES

  1. Nous avons besoin d’établir un inventaire des zones disponibles pour implanter des industries et estimer leurs coûts d’aménagement

Avec les EPCI, les communes, la région, les départements, nous nous engageons à identifier les terrains accessibles à l’implantation d’entreprises industrielles. De même, il nous faut évaluer leur niveau de préparation à une éventuelle implantation. Le cas échéant, seront estimés les travaux à mener pour rendre le terrain prêt à un démarrage de construction, ainsi que leurs coûts. Ces données seront disponibles pour tout investisseur potentiel.

Pour des projets d’envergure internationale nous ferons en sorte qu’il n’y ait pas une concurrence entre plusieurs offres grand-régionales pour présenter un projet unique, facilement identifiable, porté par tous, et doté de tous les avantages possibles puisqu’unique. C’est aussi cela le Rebond Industriel .

Engagement N°4 : APPROVISIONNEMENT ET SOUTIEN EN LOCAL

  1. Nous tenons à impulser un approvisionnement local nos activités et participer à la pérennisation du modèle

Les Industriels signataires de la charte s’engagent à maintenir, renforcer, voire initier des approvisionnements chez des fournisseurs de la région. Ces fournisseurs seront prioritairement ceux signataires de la charte, et ce pendant 9 mois.

Comment :

Dans cette période ils offriront dans la limite de leurs compétences et de leurs moyens, des journées d’intervention de leurs cadres experts afin d’aider ces fournisseurs locaux à pérenniser la relation commerciale grâce à des plans d’optimisation de la performance industrielle (numérisation, investissements, robotisation, logistique, lean…). Les branches professionnelles, la Région, les universités et écoles, l’AIF, etc. s’engagent à apporter aussi leurs expertises dans ce domaine.

Cette démarche de mise à disposition d’un réseau d’experts d’entreprises industrielles lorraines sera ensuite étendue à l’ensemble des industriels lorrains et pérennisée.

C’est aussi cela le Rebond Industriel !

Engagement N°5 : SIMPLIFICATIONS ADMINISTRATIVES

  1. Nous voulons proposer des simplifications administratives pour accélérer la mise en œuvre des projets industriels

Pour accélérer les actions de pérennisation de l’industrie et de conquête il faut pouvoir obtenir rapidement les décisions administratives. Par exemple, l’investissement, la construction, telles que le permis de construire doivent pouvoir obtenir des décisions rapides. Il s’agit aussi de rechercher des dispositifs d’allégement de procédure pour les entreprises, en particulier pour celles qui ont moins de 150 salariés.

Nous confions au Comité Régional Industrie la mission de rassembler autour de lui les acteurs compétents pour établir une liste de démarches administratives à simplifier et accélérer en priorité.

Sur la base de cette liste, les représentants du CRI travailleront avec la Région, la préfecture de région et les administrations concernées pour établir un plan d’action et un planning de mise en œuvre de mesures. Les organisations syndicales qui le souhaitent seront associées à ce travail.

Engagement N°6 : FONDS DE SOLIDARITÉ POUR LA TRANSFORMATION DES PME

  1. Nous souhaitons mettre en place des fonds de solidarité pour permettre la transformation des PME vers une performance industrielle accrue

Pour un Rebond Industriel et en soutien aux initiatives prises par la Région, nous proposons la création d’un fonds de solidarité. Ce fond serait piloté par la Préfecture de région, la Région, les organes de représentation des industriels de la région et le C2ime.

Ce fonds serait le réceptacle des dons des personnes et d’entreprises qui accepteront d’y souscrire (par exemple à hauteur de 0,5% de la valeur de leur patrimoine disponible). Il sera destiné principalement à soutenir les entreprises industrielles de moins de 300 salariés dans des actions de pérennisation de leur activité et dans leur transformation.

Nous nous engageons à faire appel à ceux, en particulier aux business angels, qui en ont la capacité afin qu’ils investissent dans les entreprises industrielles de la région. Et nous appellerons tous ceux et toutes celles qui en ont les moyens d’y contribuer aussi.

Engagement N°7 : FONDS DE CAPITAL DÉVELOPPEMENT

  1. Nous demandons la création d’un fonds de capital développement pour sécuriser et renforcer les fonds propres des PMI. Et leur permettre ainsi d’investir et pour appuyer les opérations de fusion-acquisition.

L’avenir de nos territoires ne peut pas reposer que sur une politique de promotion et de soutien aux Start’up. Elles ne peuvent pas prendre la place des centaines de milliers d’emplois industriels actuels. Or Les PMI qui procurent beaucoup de ces emplois sont, pour la plupart, sous-capitalisées. Cela impacte leur capacité d’investissement, en matériel bien sûr, mais surtout en immatériel. Sous l’égide de la Région Grand Est nous proposons que soit déployé un fonds de capital développement. Les fonds de capital développement sont des fonds plus « patients » (ils raisonnent leur investissement de 5 à 10 ans) qui attendent des rentabilités moins spectaculaires mais avec des risques moindres.

Un tel outil accompagnerait également des opérations de consolidation du monde industriel. Il y a un vide important entre des entreprises de grande taille, dont les centres de décision sont souvent à l’extérieur de la région (du pays) et des PMI que leur taille fragilise, tant sur le plan financier que sur le plan industriel. Il faut donc appuyer les opérations de fusion-acquisition, en même temps qu’un appui à l’exportation.

Engagement N°8 : SOUTIEN A LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET A L’APPRENTISSAGE

  1. Investir massivement dans la formation professionnelle, en particulier en accueillant des apprentis dans nos entreprises

Pour faciliter les reconversions, les montées en activité, la flexibilité interindustrielle, le désenclavement de territoires (e-formation) et les transformations numériques (industrie du futur) nous nous engageons à accueillir et soutenir les personnes en recherche de travail et en inclusion dans nos entreprises et dans nos organisations. Nous nous engageons à faciliter leurs conditions de transport et d’hébergement. Nous nous engageons à chaque fois que cela est possible à embaucher au moins un apprenti chaque année. Nous nous engageons à inciter nos fournisseurs à en faire autant.

Avec l’AR2I nous nous engageons à définir les actions de formation prioritaires en matière de financement. La région et les collectivités locales abondent à ces financements.

S’engager pour l’apprentissage !

L’expérience montre que lors des crises la réduction du nombre d’apprentis est souvent un des tous premiers leviers actionnés. Au moment du redémarrage les compétences viennent alors à manquer (cf l’après 2008/2009) Pendant la période de recouvrement de l’économie (2 ou 3 ans) nous proposons qu’un système d’aide à l’apprentissage soit mis en place pour permettre d’améliorer ou à tout le moins de maintenir la tendance positive actuelle.

Engagement N°9 : PRÊT DE MAIN D’ŒUVRE FACILITE

  1. Mettre en place un dispositif de régulation territoriale ressources/capacités en mutualisant les actions de conservation et de développement des compétences par territoire

Nous nous engageons à construire avec l’administration des mécanismes de régulation par des prêts de main d’œuvre entre entreprises d’un même territoire, en repensant les règles de délit de marchandage et en facilitant les formalités administratives. Ainsi des entreprises en baisse de charge pourront « prêter » leurs salariés à d’autres en pic d’activité. Ce sera d’ailleurs un moyen de gestion des saisonnalités décalées. Un dispositif de maintien de salaire sera étudié avec pôle emploi l’UNEDIC et la Région.

Nous nous engageons à travailler par bassin d’emploi à la mise en place d’actions de formation lors des périodes de baisse de charge pour augmenter la polyvalence des salariés en soutien à la GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des carrières) des entreprises. Bien entendu cette polyvalence ciblera principalement les compétences nécessaires aujourd’hui et demain (industrie du futur) sur le bassin d’emplois.

Préserver l’emploi et les compétences !

Parmi les mécanismes de solidarité, nous proposons des dispositifs permettant aux entreprises de conserver leur main-d’œuvre qualifiée lors de crises majeures et ainsi d’être prêtes, le moment de la reprise venu, à augmenter leur activité et à répondre aux besoins. En effet nous voyons les effets dévastateurs de la perte des compétences, chez les sous-traitants et les PME en particulier, lorsque les commandes reviennent et que la ressource se fait rare. Pendant ces périodes, se feront des formations utiles à la reconversion, à la montée en compétences, à l’acquisition de compétences nouvelles…

Ces dispositifs de mise en formation pourraient être financés par les CPF et par des fonds spéciaux (fonds mutualisés).

Les organisations syndicales seront invitées à participer à la mise en place de l’ensemble de ces actions.

Engagement N°10 : MOBILITÉ ET FACILITE D’ACCESS AUX ENTREPRISES

  1. Proposer des actions de réduction des coûts de production et réorientation des investissements dans le cadre d’une révision du SRADDET

Dans le cadre du Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET) nous proposons qu’une étude soit conduite sur la pertinence de futurs investissements de la région en matière de de mobilité.

Plutôt que de favoriser les conditions de déplacements longs de nos concitoyens nous proposons d’investir dans le soutien aux entreprises, à l’investissement industriel, aux actions d’amélioration de la performance industrielle, à la formation, de sorte qu’ils puissent trouver un bon emploi près de chez eux. Dans cette perspective, et pour un Rebond Industriel, nous plaidons pour une excellence logistique régionale, pour des infrastructures qui facilitent les activités industrielles et leur accès, dans le respect de l’environnement évidemment.

Engagement N°11 : EXPÉRIMENTATION D’UNE MODULATION DU TEMPS DE TRAVAIL

  1. Mettre en place une modulation pluriannuelle de manière expérimentale

Pour amortir les fluctuations d’activité sur des cycles courts nous proposons que soit autorisé à titre expérimental pour une durée de 6 ans, la possibilité pour des entreprises de mettre en place une flexibilité pluriannuelle du nombre d’heures travaillées. Sur une période de trois ans le volume de travail correspondrait à trois fois le nombre annuel normal d’heures travaillées. Cependant pour une année le total d’heures travaillées pourrait osciller entre +200 h et -200h.

Les organisations syndicales représentatives seraient bien sûr associées à ces actions.

Engagement N°12 : CRÉATION D’UNE EURO-ZONE

  1. Travailler avec nos voisins étrangers pour devenir le centre névralgique de l’industrie ouest-européenne en créant une euro-zone industrielle

Il n’est pas réaliste d’évoquer le Rebond Industriel de notre région sans y associer nos partenaires historiques que sont nos voisins wallons, allemands des länder frontaliers, luxembourgeois et suisses. Nous proposons que soit constitué un réseau industriel, soutenu par les branches industrielles et les acteurs politiques de ces régions. L’objectif de ce réseau sera de travailler à la constitution d’une euro-zone leader industrielle de l’Europe occidentale.

Dans cette euro-zone la pratique de les langues allemande, française et anglaise serait enseignée très tôt à l’école.

Le réservoir de main-d’œuvre à qualifier est régional, même si la demande est tirée par le Luxembourg et l’Allemagne. Nous nous engageons à monter avec Pôle Emploi un programme conséquent de formation qualifiantes apte à subvenir aux maximums de besoins

Revue de presse :

Autres actualités