Le pôle formation se félicite de son approche emploi-compétences

Le pôle formation de la métallurgie en Lorraine se félicite de son approche emploi-compétences

L’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) de Lorraine promeut une approche emploi-compétences au sein de ses sept centres de formation. Un fonctionnement innovant qui a été détaillé lors de la visite sur place de la ministre du Travail, le 22 mars 2019 à Maxéville (Meurthe-et-Moselle).

« Les jeunes travaillent en mode projet avec un attendu, un projet, un budget, un niveau de qualité attendu et des délais. Ils travaillent en équipe avec un bureau d’études et avec un bureau des méthodes, comme dans une entreprise. Ils valident leurs compétences en fonction de l’état d’avancement, ce qui leur permet à la fin de passer leur diplôme. » À l’occasion de la visite le 22 mars 2019 par la ministre du Travail Muriel Pénicaud du site de formation de Maxéville (Meurthe-et-Moselle), Fanny Feller, directrice générale du Pôle formation de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) de Lorraine, a détaillé le tournant pédagogique engagé en même temps qu’un rassemblement en ce large pôle des sept centres de formation industriels lorrains début 2017.

« Nous avons constaté qu’aujourd’hui un jeune qui passe sept heures dans une salle de cours à écouter un formateur, c’est complètement dépassé. C’est pourquoi nous sommes partis sur une approche emploi-compétences », poursuit Fanny Feller. Si certaines salles de cours classiques subsistent à Maxéville, beaucoup sont meublées de tables rondes ou de modules à roulettes facilitant le travail en groupe. Les formateurs sont généralement deux ou trois et remplissent surtout un rôle de « coach » pour guider les apprentis. Les projets, consistant par exemple en la conception et la réalisation de leur propre mobilier d’atelier par les apprentis, peuvent en ressembler de plusieurs filières.

Innovation technologique
Mais l’innovation se veut aussi technologique, explique Fanny Feller. « L’idée c’est d’être en avance de phase, si possible, sur les entreprises dans lesquelles sont nos apprentis. » Une « cellule innovation » a vu le jour pour étudier les évolutions de l’industrie (industrie 4.0, industrie du futur…) et pour doter les sites de formation de nouveaux outils. « Cela nous permet de choisir les bons investissements pour faire évoluer nos formations et avoir des apprentis qui, demain, seront les ambassadeurs de ces technologies », dit la directrice générale.

Taux de rupture de 3,6 %
« Ces deux virages que nous avons pris sur l’innovation sont extrêmement porteurs », se félicite-t-elle. Elle note qu’en deux ans, les effectifs sont passés de 1 200 à 1 550 apprentis au sein des sept sites de formation de l’IUMM Lorraine. Un objectif de 2 000 apprentis en 2022 est fixé et les bâtiments du site de Maxéville sont en phase d’extension. Fanny Feller souligne aussi le taux de rupture faible (3,6 %), alors qu’il avoisine 50 % dans certaines professions.

Motivant et efficace
« J’ai vu des choses assez proches dans l’enseignement agricole qui a toujours été assez en avance sur le plan pédagogique. Je pense que cette approche par les compétences et par le mode projet est très motivante pour les jeunes mais aussi extrêmement efficace parce qu’elle ressemble à la vie de l’entreprise », a noté Muriel Pénicaud au sortir de sa visite, rappelant qu’un « financement pour l’innovation » est prévu dans la réforme de l’apprentissage.

Actualité de la Formation du 26/03/2019, par Bénédicte WEISS